Les forêts couvrent un peu plus de 30 % de la surface terrestre. La multitude d'écosystèmes qu'elles ont tissés au cours de millions d'années les rendent vitales pour le reste de la vie de la planète. Des immenses forêts tropicales de l'Amazonie, de l'Afrique et de l'Asie du Sud-Est aux anciennes forêts boréales de l'Arctique, des mangroves des tropiques aux forêts tempérées des deux hémisphères, les forêts forment une mosaïque de vie d'une beauté indescriptible et rendent notre planète vivable.

Les forêts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial grâce à l'oxygène qu'elles génèrent et au carbone qu'elles stockent. Elles sont également essentielles au cycle de l'eau, capturant, stockant et régulant le flux d'eau, tout en protégeant et en conservant cet élément vital : leurs sources et leurs zones humides fournissent 75 % de l'eau douce accessible dans le monde. Elles fournissent également de la nourriture, du combustible, un abri direct à plus d'un milliard de personnes, et constituent la grande pharmacie naturelle contre toutes sortes de maladies. Leur existence protège contre l'érosion des sols, empêchant la perte de nutriments et fournissant des matières organiques essentielles à la fertilité des sols et à la croissance des plantes.

En tant qu'habitat de la grande majorité des espèces végétales et animales terrestres connues (dont beaucoup sont endémiques), les forêts abritent 80 % de la biodiversité mondiale. Les peuples autochtones sont les gardiens de cette richesse de la vie et fournissent des connaissances traditionnelles, des pratiques et des liens spirituels qui non seulement font partie intégrante de la survie de nos forêts, mais offrent également un enseignement et une sagesse dont le reste du monde peut apprendre et bénéficier.

Cependant, la moitié des forêts du monde ont déjà disparu en raison de l'activité humaine, la destruction la plus importante ayant eu lieu au cours des 150 dernières années. Les menaces qui pèsent sur elles sont innombrables : exploitation forestière inconsidérée, exploitation minière illégale, pollution grave, changement climatique, développement destructeur de l'agriculture industrielle et de l'élevage. Il faut mettre un frein à cette situation si nous voulons stopper la perte de biodiversité et la dégradation du climat.

La reconnaissance de l'écocide comme crime international peut fournir un cadre essentiel pour protéger nos écosystèmes forestiers contre les pires dommages. Elle protégera les populations autochtones et les défenseur.euse.s des forêts qui sont confrontés à des dangers quotidiens. Elle permettra de s'assurer que la réglementation et la protection soient prises au sérieux au plus haut niveau. Elle encouragera une plus grande vigilance, en prévenant les pires dommages et en encourageant les activités humaines qui fonctionnent en harmonie avec la nature.

Les forêts sont bien plus qu'une collection d'arbres. Ce sont des entités vivantes qui respirent et qui entretiennent la vie sur Terre. Elles sont les poumons de la Terre, le berceau de la biodiversité et d'innombrables formes de vie. Elles transcendent les frontières, les cultures et les idéologies.

Leur survie est essentielle et leur protection primordiale.

Nous invitons tous les individus, gouvernements et organisations à nous rejoindre dans cet effort collectif pour sauvegarder les forêts du monde au bénéfice de tous les êtres, présents et futurs, en soutenant la création d'un nouveau crime d'écocide relevant de la compétence de la Cour pénale internationale.